Nous ne savons pas

Il existe un très vieux conte chinois qui met en scène un fermier à l’époque où les guerres civiles faisaient rage.

Ce fermier avait un cheval. Un jour, le cheval s’enfuit. Les voisins arrivent pour lui offrir toute leur sympathie « Comme c’est malheureux » disent-ils. Le fermier les écoute, les remercie et répond : « Peut-être ».

Peu de temps après, le cheval revient, accompagné de tout un troupeau de chevaux sauvages. Les voisins viennent féliciter le fermier. « Comme tu as de la chance ! » De nouveau, le fermier répond : « Peut-être ».

Puis son fils monte l’un des chevaux sauvages, essaie de le dompter, tombe et se brise la jambe. Et revoilà les voisins : « Quel malheur : » se lamentent-ils. « Peut-être », dit le fermier.

Quelques jours plus tard, des officiers de la circonscription arrivent pour enrôler les jeunes gens vigoureux dans l’armée. Le fils du fermier est fort et bien bâti, mais comme il a une jambe cassée, ils le laissent tranquille. Tous les voisins arrivent en délégation et se réjouissent, disant combien c’est une bonne chose qu’il ait échappé à la circonscription. « Peut-être », répond encore le fermier.

La destinée, c’est comme cette histoire. Nous ne savons pas. Ce qui à un moment semble satisfaisant, peut en fin de compte se révéler pas si satisfaisant que cela. Une chose inacceptable à un moment, peut très bien devenir recevable en d’autres circonstances.
R.B.

Nous, nous ne savons pas, nous n’avons pas la totalité du tableau de la scène de la Vie qui se déroule.
Tania.